Marc-Antoine Dilhac, professeur agrege de philosophie, docteur en philosophie
J’ai presse n’est jamais un quatrieme i?tre capable de, a cote des pouvoirs executif, legislatif et judiciaire : elle est la servante libre de la democratie, ecrit dans une tribune Marc-Antoine Dilhac, professeur agrege de philosophie, docteur en philosophie.
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O n doit se rejouir sans retenue des revelations et des analyses d’la presse francaise dans votre que l’on appelle desormais “l’affaire Bettencourt-Woerth”
Le gouvernement lui-meme et les elus dans leur ensemble, soucieux de proteger la democratie et les libertes individuelles, doivent egalement se feliciter que Notre France dispose de la presse independante et vigoureuse. Peut-etre certains elus et ministres de la Republique evoquant une “cabale” et meme “des methodes fascistes” n’ont-ils pas encore retourne la mesure de l’importance d’une presse libre et sans complaisance en democratique. Cela suffira d’en expliquer les vertus Afin de qu’ils apportent 1 soutien inconditionnel a Notre liberte d’information et qu’ils renoncent a legiferer, avec de nobles intentions, n’en doutons gui?re, pour la limiter.
Par exemple, dans un regime democratique ou les citoyens sont destines a exercer leur autonomie politique, la fonction essentielle d’une presse consiste a un apporter la possibilite de developper leur sens critique, d’evaluer leurs representants et leurs administrateurs, et de former leur jugement politique. Cela reste via consequent indispensable que la presse puisse fournir des informations pertinentes sans dissimuler des faits deplaisants, par prudence, par crainte ou avec deference a l’egard tout d’un i?tre capable de illimite.
Cette liberte d’informer reste si essentielle a la democratie qu’elle ne saurait etre limitee sans mettre en danger nos droits politiques de chaque citoyen.
Comme l’ecrivait Tocqueville, l’auteur de en democratie en Amerique : “Dans un pays ou regne ostensiblement le dogme d’une souverainete du peuple la censure n’est jamais seulement 1 danger, mais encore une grande absurdite”. Aussi faut-il avoir des raisons superieures, imperieuses aussi, Afin de la contraindre legitimement.
Notre diffamation est-elle une des raisons ? A en croire monsieur Eric Raoult, depute de Seine-Saint-Denis, “on pourra tout accepter en democratie, mais nullement la diffamation”. Cette declaration reste trop generale ; il faudra la preciser. Si i§a diffame un individu privee alleguant de maniere erronee des comportements et des actes qui suscitent des jugements degradants et portent atteinte a le honneur, la presse ne est en mesure de reclamer l’indulgence judiciaire. Divulguer de telles renseignements violerait le droit avis sur coffee meets bagel a avoir une vie privee, c’est-a-dire une vie qui n’est pas exposee au jugement, a J’ai sanction ou a la vindicte populaires ; et ce droit est constitutif de la citoyennete democratique.
OBJECTIF DEMOCRATIQUE
Toutefois, contrairement a votre que soutient monsieur Raoult, par exemple, ces memes principes ne peuvent etre opposes a la liberte d’la presse quand celle-ci enquete sur des faits de nature publique dont nos auteurs sont des personnes publiques, c’est-a-dire des gens dotees d’une charge politique, administrative ou judiciaire. Or, il arrive que, dans le desir d’effectuer emerger le vrai, la presse divulgue des renseignements insuffisamment verifiees, commette des erreurs, et mele des faits incertains a des faits averes. Si on la condamnait a chaque fois qu’elle se rend coupable d’erreurs d’excellente foi, on ne produirait qu’un seul effet : la censure de la presse avec son autocensure.
Cet argument fut defendu unanimement par des juges d’la Cour supreme des Etats-Unis, en 1964, dans l’affaire “New York Times Co. v. Sullivan”. Ils considererent qu’on ne pouvait condamner Afin de diffamation le New York Times qui etait accuse par le commissaire Sullivan d’avoir publie des informations erronees sur la repression policiere d’une manifestation en faveur des droits civiques a l’Universite d’Alabama. Ce n’est gui?re tant le droit d’effectuer des erreurs qu’il s’agissait de proteger, que celui de devoiler les faits qui permissent a toutes les citoyens d’avoir une connaissance adequate des affaires publiques et de former un jugement politique sense. Pour atteindre votre objectif democratique, Cela reste utile que l’on tolere les eventuelles erreurs une presse ainsi que ses exces.
On accuse communement la presse d’etre trop puissante, mais la verite est qu’elle ne l’est nullement assez. Les individus publiques, en particulier les membres du gouvernement, ont toute liberte Afin de rectifier des informations erronees ; elles ont un acces privilegie aux moyens d’information. De le cote, la presse ne devra faire pas de compromis avec la recherche des renseignements indispensables aux citoyens, au risque de deplaire aux elus, administrateurs et ministres du peuple. La presse – on doit rompre avec cette option – n’est gui?re un quatrieme pouvoir, a cote des pouvoirs executif, legislatif et judiciaire : elle est la servante libre une democratie.
Marc-Antoine Dilhac, professeur agrege de philosophie, docteur en philosophie
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